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Anaïs, 28 ans, sapeur-pompier volontaire et préparatrice en pharmacie hospitalière

Anaïs, 28 ans

Caporale de sapeur-pompier volontaire (SPV), affectée au centre d’incendie et de secours de Saverne (Compagnie Saverne)

  • Engagement en tant que sapeur-pompier volontaire en 2009
  • Profession : préparatrice en pharmacie hospitalière

Pourquoi avez-vous souhaité vous engager en tant que sapeur-pompier volontaire ?

Il me semblait important d’être là pour les autres. De plus, à un moment de ma vie, j’avais besoin d’aide et je ne l’ai pas forcément eu, alors je me suis toujours promis que je serai là pour aider les autres quand ils en auraient besoin.

Avez-vous des spécialités en tant que sapeur-pompier volontaire ?

J’ai l’aptitude « secours à personne », ce qui me permet de partir avec l’ambulance. Je possède également l’aptitude « secours routier » qui me permet d’intervenir sur les accidents de la circulation. Actuellement, je suis en train de passer la formation de moniteur prompt secours, qui me permettra par la suite de former les jeunes recrues au secourisme.

© SIS 67

Avez-vous une intervention marquante à nous faire partager ?

Elle n’est pas forcément très spectaculaire, mais moi, elle m’a marquée. C’était à mes débuts, nous avons été alertés pour une maman qui avait claqué la porte de son appartement au cinquième étage. C’était une porte sécurisée donc impossible à ouvrir. À l’intérieur, il y avait son bébé de moins de six mois sur le canapé. Nous avons mis en place la grande échelle pour accéder à l’étage. Sur cette intervention, je pensais que je n’allais pas faire grand-chose puisque je venais tout juste de m’engager. Au final, c’est moi qui suis montée à la grande échelle en raison de mon petit gabarit et j’ai facilement réussi à rentrer par la fenêtre. Une fois rentrée dans l’appartement, j’ai pris le bébé et ouvert la porte pour que la maman puisse entrer. Cette intervention m’a marquée car, dès que j’ai ouvert la porte, j’ai vu toute la reconnaissance de la maman dans ses yeux, c’est ce qui m’a touchée.

Comment gérez-vous votre vie professionnelle et votre engagement ?

Avec beaucoup d’organisation et des plannings préparés à l’avance ! Les semaines d’astreinte nous sont communiquées à l’avance, cela me permet de concilier les deux, même si je donne priorité à mon travail. Sapeur-pompier volontaire, c’est une activité que je fais en plus sur mon temps libre.
 
Quels conseils donneriez-vous à une personne hésitant à s’engager ?

De ne pas hésiter à poser des questions, à venir dans les casernes discuter avec des pompiers professionnels ou volontaires. Il est également possible de suivre des formations en secourisme afin de voir si cela vous plairait vraiment.

Qu’est-ce que cet engagement vous apporte dans votre quotidien ?

Cela m’aide pour prendre du recul sur pas mal de chose. Nous sommes confrontés à des situations qui ne sont pas forcément faciles, on assiste à de la précarité ou à des détresses et on arrive à des moments où les personnes ne sont pas forcément bien. On prend du recul sur des situations qui paraissent à première vue ingérables, et finalement, on arrive à les surmonter et on se rend compte que la vie est belle et qu’il faut la vivre à fond. Je pense que je profite différemment de la vie car je sais à quel point elle est chère.

Pensez-vous que le fait d’être parent aide sur certaines interventions ?

Oui, forcément. On se projette, on imagine que ce sont nos enfants, on se demande comment on voudrait que l’on s’occupe de notre enfant dans cette situation. Être parent est un avantage, on va peut-être gérer la situation avec plus d’empathie, plus de recul et plus d’humanité.

Est-ce que votre fille vous pose des questions sur votre engagement ?

Souvent, lorsque mon bip sonne, elle me pose les questions « Est-ce que c’est un feu ? Est-ce que tu vas aider quelqu’un ? ». Je reste bien entendu très vague car nous avons un devoir de réserve et c’est aussi une enfant, il faut la préserver. Mais je la préviens tout de même pour qu’elle sache si l’intervention va durer longtemps ou non.

Comment arrivez-vous à gérer votre engagement et votre vie de maman ?

C’est encore une fois beaucoup d’organisation. Je pense qu’il y a certes un temps pour les pompiers, mais qu’il faut également savoir se garder du temps pour des moments en famille avec son enfant ou son conjoint. Une fois que l’on arrive à bien concilier les deux, ça fonctionne bien !

Votre conjoint s’est également engagé : est-ce compliqué d’être un couple de sapeurs-pompiers volontaires ?

Je pense que c’est un avantage car on se comprend. S’il nous arrive de participer à une intervention marquante, on peut plus facilement se confier. Mais être un couple où l’un n’est pas pompier ce n’est pas gênant, il faut juste beaucoup communiquer et tout se passera bien !

Anaïs, 28 ans, s’est fait une promesse « je me suis toujours promis que je serai là pour aider les autres quand ils en auraient besoin ». Aujourd’hui, à côté de son métier de préparatrice en pharmacie hospitalière, elle est caporal de sapeur-pompier volontaire. Découvrez son portrait…

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