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Trois femmes #Pompiers67, trois portraits

08/03/2021

# FemmesPompiers, # 8Mars2021

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Le corps départemental des sapeurs-pompiers du Bas-Rhin compte près de 800 femmes sapeurs-pompiers. Parmi elles, Océane, officier de sapeurs-pompiers professionnels, et Nathalie et Florine, toutes les deux sous-officiers de sapeurs-pompiers volontaires.

Découvrez leurs portraits :

Océane, officier de sapeurs-pompiers professionnels

Océane, 27 ans
Lieutenant 1re classe de sapeur-pompier professionnel (SPP), Chef de salle au centre de traitement de l’alerte (18)
  • Recrutée le 1er septembre 2018
  • Chef de groupe SPP depuis février 2020 au centre d’incendie et de secours de Molsheim
  • Engagement en tant que sapeur-pompier volontaire en juillet 2010 au SDIS 88

Pourquoi avez-vous souhaité devenir sapeur-pompier professionnel ? 

Dans le cadre de mon engagement en tant que sapeur-pompier volontaire (SPV), j’ai eu la chance d’exercer dans différentes casernes, de travailler avec différentes personnalités et de partager des retours d’expériences. À travers mon engagement SPV, je me suis tout simplement projetée dans ce métier. Et, j’avais envie d’un métier dynamique et physique, un métier où l’on ne reste pas sur ses acquis tout en restant dans ma valeur altruiste. Peut-être avais-je envie aussi de me prouver quelque chose, et finalement le défi est devenu une vocation. 

© STIS 67 - Jérôme Boulanger

Est-ce que vous vous souvenez de votre première intervention en tant qu’officier de sapeur-pompier ?

Ironiquement oui, car je suis un véritable chat blanc : je suis l’assurance des gardes reposantes… À tel point que pour mon premier départ, je ne savais pas qui était le plus enjoué : mes collègues ou moi ! Mais il y avait surtout la montée d’adrénaline, celle qui vous fait dire « ça y’est, cette fois, on y est… mon cœur de métier commence.». Je me souviens également de beaucoup d’interrogations et de remises en questions pour toujours mieux faire aussi bien d’un point de vue opérationnel que sur le commandement. Il s’agissait d’une « Procédure gaz courante », il ne nous restait plus qu’à faire des relevés et attendre notre collaborateur de Gaz de Barr pour lever le doute. Rien de bien méchant, la fuite de gaz s’averait être une chaudière défectueuse. Finalement, ce n’est pas plus mal, je préfère commencer sur des évènements mineurs et monter crescendo avec l’expérience.

Avez-vous une intervention marquante à nous faire partager ?

Je suis intervenue en qualité de sauveteur en eaux vives pour une recherche de victimes conséquente à une voiture tombée dans une rivière. Entre le succès du sauvetage de l’une des victimes auquel j’ai participé, le dispositif d’ampleur et la particularité de cette intervention, c’était beaucoup d’émotions ! Je retiens la satisfaction d’avoir pu porter secours dans ces conditions très difficiles. Par ailleurs, ma fonction de chef de salle au centre de traitement de l’alerte 18 me permet de vivre des évènements particuliers en terme de gestion des interventions. Je le constate à travers le travail de mes opérateurs lorsque ceux-ci traitent un appel d’urgence. Il s’agit d’envoyer les moyens adéquats tout en rassurant le requérant, le guidant dans d’éventuels actions et ce parfois jusqu’à l’arrivée des secours sur place. Les exemples ne manquent pas : un appel pour un accident cardio-respiratoire, un accident de la circulation, un feu d’habitation peu importe la nature et la gravité, si le besoin d’être suivi se fait ressentir, le requérant se fera épauler de son appel jusqu’à l’arrivée des secours.

Quelle peut être la plus-value d’une femme au centre de traitement de l’alerte ou sur une opération de secours d’urgence ?

Même si cela peut paraître cliché : le calme, la douceur et la sérénité. Notre timbre de voix force notre interlocuteur à se concentrer sur ce qu’on dit, le tunellise et lui permet de faire abstraction d’un environnement stressant.

Vous êtes la première femme à occuper la fonction de « chef de salle » au CTA-CODIS des sapeurs-pompiers du Bas-Rhin, quel est votre ressenti ?

De la fierté, beaucoup… Je ne pensais pas avoir un poste aussi exigeant et déterminant pour une première fonction, il est très valorisant et enrichissant ! Je suis reconnaissante de pouvoir l’exercer et de la confiance que l’on m’a accordée en me recrutant sur ces fonctions.

En tant que femme, avez-vous été confrontée à des difficultés particulières ?

Aujourd’hui la place de la femme n’est plus à faire. Il n’y a pas d’hommes, il n’y a pas de femmes, uniquement des agents soucieux de mener à bien leurs missions de secours d’urgence.

Personnellement, j’ai toujours fait en sorte de donner plus que les autres pour essayer d’être irréprochable : hors de questions que mon sexe me définisse. J’ai voulu faire un métier éprouvant, c’est donc à moi de m’adapter et non l’inverse.

Aujourd’hui, c’est la journée internationale des droits de la femme, quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaiterait devenir sapeur-pompier professionnel ?

De ne pas hésiter, il s’agit de l’une des aventures humaines la plus enrichissante à mon sens. Pour ce qui est de la question de la femme : si vous partagez des valeurs humaines et avez envie de vous dépasser alors foncez… On a rien à envier mais tout à prouver.